Soutien de la population

Soutien de la population à la Résistance

L'écoute des radios alliées ou neutres
par Jean-Pierre Besse

La TSF anglaise est essentiellement écoutée pour les informations que délivre la France libre. Il est difficile d'en connaître l'impact. Toutefois, elle est parfois mentionnée dans les rapports préfectoraux.
Le 18 octobre 1941, le maire de Noyon écrit au sous-préfet de Compiègne pour dénoncer "l'influence néfaste de la TSF anglaise", et, il ajoute : "Ne pourrait-on pas organiser des tournées de conférences pour (la) réfuter ou (la) contrebalancer".
Dans son rapport du 19 mai 1944, le préfet note que "la radio dissidente est de plus en plus écoutée" et que "toute nouvelle ou tout mot d'ordre, diffusé par elle, a tôt fait de se répandre sinon pour subir des déformations du moins pour être l'objet des commentaires les plus inattendus".
L'écoute de la radio anglaise est la cause de certaines arrestations :
- Le 3 mai 1941, le mari de l'institutrice de Thourotte, Leognani, est arrêté : "anglophile, il écoutait Radio-Londres". Le poste est saisi (une autre source parle du 3 juin).
- Le 4 juin 1942, Léon Charpentier est arrêté à Liancourt pour avoir écouté la radio anglaise. Condamné à six mois de prison, incarcéré à la prison d'Amiens, il est libéré, en janvier 1943, à la fin de sa peine.

Les manifestations et gestes symboliques
par Jean-Pierre Besse

L'aide apportée aux aviateurs alliés est une manifestation évidente, au même titre que l'hébergement de clandestins ou de réfractaires, le soutien de la population aux Alliés et à la Résistance. Mais il y a une différence entre les personnes qui sont impliquées dans un réseau et qui agissent régulièrement, et celles qui porte une fois aide à un aviateur, avant de le confier à une organisation.
De même, assister à l'enterrement d'aviateurs alliés est un forme de soutien qui trouve sa justification souvent dans la participation à une action collective réputée moins dangereuse.

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Autres missions et services alliés

par Jean-Pierre Besse


Les réseaux d'aide aux aviateurs alliés leur permettent de regagner Londres après qu'ils aient été abattus au-dessus du département. Mais avant cette mission, il y a la récupération, la mise à l'abri et les premiers secours qu'il faut leur apporter.

Il n'y a pas un agent de chaque réseau dans chacune des petites communes du département. C'est donc la population qui, volontairement et parfois avec beaucoup de risques, se livre à ces opérations. 

Il faut ensuite entrer en contact avec les réseaux pour leur permettre de prendre en charge les personnes récupérées.

A La Libération, les gouvernements des pays alliés ont délivré, aux habitants du département ayant secouru leurs aviateurs, des témoignages de reconnaissance et des certificats. Des listes ont été établies par les différents réseaux. Depuis, certains aviateurs reviennent régulièrement rencontrer les familles qui les ont accueillis. Il serait trop long d'en faire ici la liste.

 

Des résistants de la région de Clermont avec des aviateurs alliés, Collection privée, DR


Le soutien du milieu rural
par Jean-Pierre Besse

Le soutien du monde rural se manifeste essentiellement de deux façons. Les cultivateurs acceptent de cacher chez eux des réfractaires, ce qui n'est pas sans risque, ou bien de ravitailler les résistants et les "maquis". Le Front national (FN) a une personne spécialement chargée de recruter des cultivateurs, en particulier dans le Beauvaisis, susceptibles de recevoir des réfractaires. Il s'agit d'un petit cultivateur venu du Calvados, Louis Hilliou.
Ce soutien du monde rural explique en grande partie le nombre des cultivateurs ayant été arrêtés et déportés. Il convient de différencier cette forme de soutien, avec l'engagement plus actif des cultivateurs au sein des réseaux et des mouvements, fournissant le plus souvent les terrains de parachutages et les caches pour les armes.
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