Combats de 1944

Les combats de la Libération dans l'Oise

par Jean-Yves Bonnard



La Libération de l'Oise est communément admise comme une période courte de combats épars, au cours de laquelle les forces alliées ont traversé le département dans de vastes mouvements sud-ouest - nord-est, prémices de leur rapide progression vers la frontière belge. Entre le 28 août et le 2 septembre 1944, les forces alliées perdront 45 hommes et 55 FFI. Les pertes allemandes sont évaluées à 150 tués.

La progression alliée
A la date du 25 août, tandis que les Parisiens se libèrent par eux-mêmes, les Alliés occupent un vaste espace entre la Seine et la Loire. Ils atteignent la rive gauche de la Seine entre Fontainebleau et Elbeuf, avec d’est en ouest, les forces américaines, les forces britanniques et le long de la côte les forces canadiennes. Si l’objectif commun est d’atteindre la frontière allemande, deux possibilités apparaissent :
- L’une, prônée par les Américains du 12e Groupe d’armée (Bradley et Patton) est de pousser l’offensive vers l’est de la France et envahir la Sarre ;
- L’autre, prônée par le Britannique Montgomery est de pousser l’offensive vers le nord pour libérer les ports de la Manche et de la Mer du Nord (Anvers) et envahir la Ruhr.
L’arbitrage est pris par Eisenhower qui fait un compromis : il est nécessaire d’avancer vers l’est, mais la poussée sera limitée par la logistique notamment le ravitaillement des troupes et l’approvisionnement des véhicules. Il est aussi nécessaire de progresser vers le Nord pour nettoyer les côtes et gagner des ports face à l’Angleterre, anéantir les sites de décollage des fusées V1, s’emparer des aérodromes belges. La progression se fera donc principalement vers le nord et une poussée vers l’est sera exécutée ; l’ensemble du mouvement prendra une direction nord-est. Si le franchissement de la Seine apparaît comme un enjeu déterminant, les troupes britanniques du Général Horrocks parviennent à traverser le fleuve à Vernon le 25 août. Le lendemain, 26 août, les Américains passent à leur tour le fleuve à Melun et sont aux portes du département de l'Oise le 27 août. Face à l'afflux des unités blindées alliées, le général allemand Walter Model ne peut opposer que des combattants éreintés par de longues semaines de combats ou peu aguerris, les unités les plus expérimentées ayant été envoyées sur la frontière pour se réorganiser et préparer la défense de l'Allemagne. Le 28 août, le Général Model donne des instructions pour reconstituer un front défensif sur la Somme mais les unités blindées dont il dispose sont incomplètes. Aussi ordonne-t-il de "se retirer en combattant" et "de ralentir au maximum l'avance ennemie". Le département de l'Oise doit permettre d'appliquer cette stratégie en raison de son relief, de son boisement et de sa traversée par l'Oise et l'Aisne.

Liens:

Les forces allemandes dans le Nord de la France le 6 juin 1944.

Progression des forces alliées du 6 juin au 25 août 1944.


La libération des villes de l'Oise

Le département de l'Oise est libéré en quatre jours par les armées alliées, quatre jours durant lesquels la population civile se cache ou participe au mouvement des troupes américaines et britanniques...


Les pertes alliées

Entre le 28 août et le 2 septembre 1944, les forces américaines et britanniques libèrent le département de l'Oise dans un mouvement général du sud-ouest au nord-est de part et d'autre de la rivière Oise.
Au cours de leur progression, les troupes alliées déplorent la pertes de soldats:
- le 28 août à Mareuil-sur-Ourcq,
- le 29 août à Auneuil, Enencourt-Léage, Goincourt, Rully et Sérifontaine,
- le 31 août à Blargies, Bresles, Creil, Fournival, Haudivillers, La Houssoye, Le Fay-Saint-Quentin, Pont-Sainte-Maxence et Villers-Vermont,
- le 1er septembre à Choisy-au-Bac et Noyon.

Les FFI tués dans l'Oise durant la Libération


Au cours des combats de la Libération, 55 résistants FFI ont été tués, soit lors de missions de harcèlement des forces ennemies, d'éclaireurs des troupes alliées, soit lors d'opération de "nettoyage" des poches allemandes consécutives à la Libération d'une commune.

Peu expérimentés au combat, mal armés et sans protection individuelle, ces hommes de l'ombre ont mis leur vie en péril face à une armée allemande aguerrie.

Les pertes les plus importantes en nombre ont lieu le 31 août dans le bassin creillois.


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La guerre aérienne dans l'Oise après la Libération


Au lendemain de la Libération de l'Oise, les bases aériennes allemandes sont occupées par les armées alliées pour leur propre besoin. Les pistes des terrains de Beauvais-Tillé, Roye-Amy, Chamant, Corbeaulieu-Compiègne ou Creil servent ainsi l'aviation alliées tant pour l'apport de matériel par voie aérienne que pour l'envol d'escadrilles de chasse ou de bombardements jusqu'à la capitulation allemande.

De même, durant cette période, l'Oise continue à être survolée par les avions alliés dans des missions de patrouilles au-dessus de la France et de bombardements des sites stratégiques allemands à partir des bases britanniques et des nouvelles bases françaises, à l'origine de crashs aériens sur l'Oise.

Certaines de ces bases serviront plus tard pour la défense du territoire notamment dans le cadre de l'OTAN.


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