Les conséquences de la défaite
par Jean-Pierre Besse, notice créée le 20 juin 2003
Après la défaite la plus radicale que la France ait connue, les bombardements de mai-juin, l’exode, l’Oise est encore en septembre 1940 en état de choc. Près de 15 000 oisiens sont prisonniers. Les « évacués » sont loin d’être tous rentrés.
L’Oise est au 5ème rang des départements sinistrés par la guerre. Des agglomérations entières sont détruites comme Breteuil. Dans l’arrondissement de Beauvais, dix doivent être reconstruites. Jusqu’à la fin du mois d’août, on ne peut circuler qu'à pied, en vélo, ou en voiture à cheval. Les ponts sont coupés. Le réseau ferroviaire est très endommagé. Les services de La Poste ne rouvrent qu’en septembre, mais restent limités.
L’activité économique ne peut reprendre que lentement. Le potentiel industriel est entamé. Des usines ont été détruites, en totalité ou partiellement, mais les grosses entreprises du bassin creillois ont été peu touchées. En septembre, la chute de la production industrielle est indéniable, faute de moyens de transport qui permettraient l’approvisionnement en matières premières et en énergie, et l’écoulement des produits fabriqués. La production agricole est ralentie par le manque de carburant et la disparition d’une partie du cheptel. Les échanges que pratiquait le département avec l’extérieur deviennent irréalisables. La population de l’Oise ne peut se rendre dans la zone côtière. Les communications avec la zone non-occupée sont très difficiles, même par courrier. Le blocus, décrété par l’ex-allié anglais, isole la France.
Pendant l’été 1940, l’occupant s’est livré à un véritable pillage de ressources agricoles, industrielles (des stocks de minerai ont été transférés en Allemagne) et même culturel.
La population de l’Oise est désormais soumise à un double pouvoir : celui d’une administration française en pleine réorganisation et celui de l’occupant, d’abord tenté par l’administration directe mais qui, très rapidement, a préféré s’en remettre à une administration "indigène", moins coûteuse et finalement docile.