Vivre sous le Régime de Vichy

 Vivre sous Vichy

La vie quotidienne des Français
par Françoise Rosenzweig-Leclère

L'Occupation reste pour les Françaises et les Français l'une des périodes les plus sombres et les plus difficiles. Au-delà de l'humiliation de la défaite, de la privation des libertés, ce sont aussi des difficultés de toutes sortes dans la vie quotidienne qui rendent ces années "noires".
L'absence des prisonniers, les pénuries, l'inflation, les conditions de travail sont dures à supporter, sans compter la crainte des représailles et à partir de 1942, les bombardements.

Liens:

L'opinion publique
par Jean-Pierre Besse

Les rapports des préfets sont notre seul moyen de connaître l'état de l'opinion publique sous l'Occupation. Mais ce type de source doit être manié avec beaucoup de précaution. Nous pouvons aussi considérer que les actions de la Résistance et leur impact sur la population est un baromètre valable. La réaction face au STO est aussi un bon indicateur de l'opinion publique.

Les réquisitions de main d'œuvre
par Jean-Pierre Besse

Dès le début de l’Occupation, les autorités allemandes cherchent à recruter une main-d’œuvre française qui irait travailler en Allemagne. La presse départementale publie des appels dans ce sens. Dans un premier temps, il s’agit de susciter des volontaires. Mais les autorités françaises notent "l’échec complet de la propagande en faveur du recrutement de travailleurs pour l’Allemagne". De 1940 à juin 1942, 372 personnes s’engagent à travailler outre-Rhin. Dans la plupart des cas, ce sont des jeunes gens issus de milieux peu favorisés, mal intégrés dans la société ou rejetés par elle.
En mars 1942, Hitler nomme Fritz Sauckel, commissaire général du Reich pour l’emploi et la main-d’œuvre. Onze millions d’Allemands sont mobilisés par la Wehrmacht. Le Reich manque donc cruellement de main-d’œuvre, notamment dans ses usines d’armement, alors qu’Hitler répugne à faire appel à un personnel féminin. La solution qui s’impose alors, est d’attirer des forces de travail étrangères, en particulier, celles des territoires occupés de l’Europe de l’ouest dont la main-d’œuvre est qualifiée. Pour atteindre cet objectif, Sauckel préconise le recours à la force (circulaire du 7 mai 1942).
Relève, organisation Todt, STO, requis pour les surveillances, au total, c’est près d’un dixième de la population active du département qui a été requise par la contrainte, pour satisfaire les besoins de l’économie de guerre allemande.
Force est de dire que toutes les opérations de réquisitions de la main-d’œuvre ont été accomplies avec la collaboration active de l’administration française

 

Les bombardements

par Jean-Pierre Besse

Tout au long de la guerre, mais de façon plus intense à l'approche du débarquement, l'aviation anglo-américaine a bombardé des objectifs situés en France occupée. 

Parfois, il s'agit de cibles militaires. Le plus souvent, ils visent des sites industriels ou des axes de communication . Ponts, voies de chemin de fer, dépôts de la SNCF, centres de triage ferroviaires ont été particulièrement touchés. Ces objectifs sont situés à proximité des villes importantes. La population en a donc subi les conséquences : les bombardements étant rarement précis.

Les autorités de Vichy et les Allemands ont toujours tenté d'exploiter ces évènements en jouant sur les sentiments antibritanniques, ou supposés tels, de la population.

Il convient aussi d'ajouter les mitraillages qui eux aussi se multiplient et frappent particulièrement les trains en circulation.


Vue des alentours de la gare de Creil, Collection Jean-Pierre Besse, DR.


Les réfugiés
par Jean-Pierre Besse

A partir de l’été 1941, la Seine-Inférieure est sévèrement bombardée par les Alliés (Dieppe, Le Havre, Rouen). En octobre, l’Oise accueille déjà 2000 réfugiés du Havre, venus, semble-t-il, sans ordre précis.
Au printemps 1942, c’est sur décision des autorités d’Occupation que les réfugiés de la zone côtière affluent dans l’Oise. L’occupant a notamment décidé de faire évacuer les bas quartiers du Havre pour fortifier le port. D’avril à août 1942, des convois de réfugiés conduisent plus de 8 000 personnes dans l’Oise, désigné comme département-refuge. Les logements, les cartes d’alimentation nécessaires font cruellement défaut. Par la suite, des évacuations « obligatoires » seront encore ordonnées au Havre et les habitants du port ou des communes voisines devront se rendre en Eure-et-Loir ou dans le Loiret.
En avril 1943, des familles venues de Lorient se réfugient dans l’Oise (à Chantilly) et, de mars à juin 1944, le département accueille des réfugiés de Boulogne-sur-Mer en nombre indéterminé, tout comme celui des Parisiens venus chercher un asile précaire.
Share by: