Activités avant le Débarquement
Organisation et recrutementpar Jean-Pierre Besse
Comment entre-t-on en Résistance ? Choisit-on réellement le mouvement ou le réseau auquel on appartient ? Quel est le poids des relations ? Dans quelle mesure l'opportunité l'emporte-t-elle sur le choix mûri et pesé ?
A toutes ces questions, il est difficile de répondre tant les cas de figure sont aussi nombreux que les résistants ou presque. Si l'engagement politique antérieur est très souvent la route qui mène à l'engagement résistant, il reste les cas, sans doute les plus nombreux, d'engagements nés de la situation personnelle, locale, nationale voire internationale qui poussent des hommes et des femmes, jusque là en dehors de tout militantisme, de toute action collective, vers une adhésion plus ou moins totale dans un combat multiforme.
Les témoignages donnent parfois un éclairage en précisant le contact, le recruteur, le fait déclencheur. Mais le plus souvent, le silence sur ce point peut laisser penser que l'engagement dans la Résistance est venu logiquement, naturellement. La Résistance apparaît alors comme une structure qui s'offre à tous, que l'on peut rencontrer à chaque coin de rue ou de chemin, et où les plus courageux s'engouffrent sans interrogation. Disparaissent alors le risque, le doute, les incertitudes qui sont pourtant les caractéristiques principales de l'engagement résistant.
Propagande et journaux
par Jean-Pierre Besse
La propagande imprimée remplit, selon François Marcot, une triple fonction :
- informer les Français par la publication d'informations censurées,
- éduquer les citoyens par la dénonciation du nazisme,
- mobiliser les résistants.
Sources :Archives Jean-Pierre Besse, presse locale, documents remis par des résistants.
Liens : • La propagande alliée
• Les journaux
La réception de parachutages et d'atterrissages
par Jean-Pierre Besse
Pour fournir des armes, du matériel, de l'argent à la Résistance, pour envoyer en France des agents qui viennent aider la Résistance intérieure mais aussi pour enlever des agents de renseignements en danger, les Britanniques, la France libre et les Etats-Unis ont recours à des parachutages ou à des opérations d'atterrissage et d'enlèvement. On appelle ça, dans le langage courant, les opérations pick-up.
Plusieurs services interviennent : l'Intelligence service, le SOE, le BCRA, l'OSS...
On estime que 819 agents ont été parachutés d'Angleterre en France, que 227 atterrissages clandestins ont permis de déposer 443 passagers en métropole et d'en ramener 635, dont la moitié pour le BCRA. Si on ajoute ceux qui ont été transportés par la mer et ceux qui ont franchi les Pyrénées, on arrive à un total de 1 500 agents et missionnaires qui, dans les deux sens, ont transité entre le monde libre et la France.
Au mois d'août 1944, les parachutages se multiplient. Il devient très difficile de déterminer de quel service relèvent et proviennent les armes, les agents et l'argent.
Liens:
Activités de liaison et de transportpar Jean-Pierre Besse
Ce type d'action est celui qui a laissé le moins de traces dans les archives. On sait pourtant l'importance de ce travail. Il s'agit de transporter des messages, des informations, de faire la liaison entre le sommet et la base ou entre deux organisations, d'acheminer des armes en vue d'une action, de les répartir entre les différents groupes.
Avec la multiplication des parachutages et à l'approche de la Libération, les échanges se multiplient, les distances s'allongent, les risques augmentent.
Liens :
• Les agents de liaison
Sabotages (non ferroviaires)
par Jean-Pierre Besse
Les sabotages visent essentiellement à gêner l'occupant dans l'exploitation qu'il fait des richesses économiques du département, dans la transmission des informations, de l'énergie et dans le transport des hommes et du matériel dont il a besoin.
Ils ne sont pas sans risques pour les résistants et demandent parfois de gros moyens. Les sabotages posent aussi le problème de la destruction des moyens de production et d'échange pour l'avenir. A court terme, ils risquent aussi de pénaliser la population et jouer contre les résistants.
Actions contre les transports ferroviaires
par Jean-Pierre Besse
Attentats, coups de main et guérillapar Jean-Pierre Besse
Les formes d'action de la Résistance sont multiples. Les sabotages d'usines, de voies ferrées, de fils électriques ou téléphoniques ont pour but de gêner l'occupant dans son exploitation économique du département. Les incendies de récoltes, de matériels ou de bâtiments agricoles, les attaques contre des sucreries et distilleries relèvent du même principe, avec une différence cependant, les incendies de récoltes et de fermes existaient avant l'Occupation et se sont poursuivis après. Ils relèvent parfois de l'accident ou du droit commun. C'est le cas aussi des vols de tabacs, de numéraires qui peuvent parfois relever du banditisme ou être, comme avec les tickets d'alimentation, une nécessité vitale pour la Résistance.
Les attentats contre les collaborateurs ou les occupants sont à replacer dans le cadre des actions militaires de la Résistance. Il s'agit ici de s'attaquer physiquement à l'ennemi, lui rendre la vie difficile, ou pour les collaborateurs, leur faire peur.
Liens : • Les incendies de récoltes, de matériels et de bâtiments agricoles
• Le vol de tickets d'alimentation
• Le vol de tabac
• Les attentats contre les collaborateurs
• Les attaques contre les occupants
Manifestations et grèvespar Jean-Pierre Besse
Les manifestations, comme les grèves, traduisent les difficultés que les Françaises et les Français rencontrent dans leur vie quotidienne. Ce sont aussi des marques de mécontentement à l'encontre des autorités d'Occupation et du gouvernement de Vichy. Elles deviennent donc, de ce fait, des soutiens à la Résistance voire même une action de Résistance.