L'occupant et sa répression

L'occupant et sa répression


Les organismes d'occupation
par Jean-Pierre Besse

La présence des Allemands en France durant l'Occupation se caractérise par l'extrême complexité des organismes administratifs, militaires et policiers.
Les différents services se chevauchent, se superposent sans qu'il soit facile de déterminer les rôles et les pouvoirs de chacun.

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La présence militaire allemande
par Françoise-Rosenzweig-Leclère

La présence allemande dans le département est assurée essentiellement par les troupes d'Occupation : les unités terrestres et celles de la Luftwaffe.
Les unités terrestres comportent deux éléments : les troupes de sécurité et les troupes d'opérations.
Pour l'ensemble du territoire occupé, les troupes de sécurité assurent le maintien de l'ordre, la sécurité des troupes allemandes, le contrôle et l'exploitation de l'économie. Elles sont placées sous la tutelle directe du Militärbefehlshaber et leurs effectifs varient fortement au cours de l'Occupation : 100 000 hommes en décembre 1941, 40 000 en mars 1942, 200 000 à la fin de 1943. Théoriquement, chaque département devait recevoir un régiment de protection, majoré d'un ou deux bataillons supplémentaires, soit 3 000 à 4 000 hommes.
Les forces d'opération semblent avoir été numériquement beaucoup plus importantes. Selon Philippe Burrin, elles comptent, pour l'ensemble du territoire occupé, 400 000 hommes en 1942-1943, soit environ 26 divisions, près d'un million au début de 1944.
Les sources dont on dispose ne permettent pas d'évaluer, même globalement, l'importance des effectifs stationnés dans l'Oise, d'autant que ces effectifs étaient fluctuants. Pour certaines unités, l'Oise était simplement une zone de transit.


Les installations allemandes
par Jean-Pierre Besse

Dans tous les départements, les troupes d'Occupation ont besoin d'un certain nombre d'infrastructures (aérodromes, dépôts de munitions). La situation géographique de l'Oise, proche de Paris, de l'Angleterre et sur les lignes de communication avec l'Allemagne, explique sans doute l'installation dans le département, du quartier général du maréchal Goering et la décision de stocker des V1 à Saint-Leu-d'Esserent.
Il reste que le département de l'Oise a eu aussi, le triste privilège de compter sur son territoire, l'un des plus sinistres camps d'internement, souvent première étape vers la déportation : le camp de Royallieu.

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La chasse aux francs-tireurs de la Bataille de France
par Jean-Yves Bonnard

Quelques semaines après l'armistice, les troupes d'occupation allemande lancent des recherches contre les civils français ayant participé à l'arrestation de soldats allemands durant la Bataille de France. Les membres armés de gardes territoriales sont ainsi interpelés, emprisonnés le temps de l'instruction et font l'objet de procès en considération de leur statut de civils durant la guerre. Assimilés aux militaires par les Français, considérés comme francs-tireurs par les Allemands, les gardes territoriaux ayant agi contre les soldats font l'objet de représailles implacables par la justice militaire du Reich. Plusieurs affaires, notamment liées aux aviateurs allemands parachutés après avoir été descendus dans un combat aérien, touchent le département de l'Oise et plus particulièrement les localités de Cramoisy et du Meux, où de nombreux hommes sont arrêtés, et à Chevrières et Luchy.

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La répression anti-communiste
par Jean-Pierre Besse

Dès 1940, les autorités d'Occupation arrêtent les militants communistes qui sont aussi confrontés à l'hostilité du gouvernement de Vichy. L'entrée en guerre de l'Union soviétique, en juin 1941, accentue le processus. On assiste même à une véritable concurrence entre Vichy et les Allemands, durant l'été 1941.
Par la suite, la répression contre les communistes devient, de fait, la répression contre les résistants. Pour les Allemands, d'ailleurs, il n'existe pas de différence entre communistes, gaullistes, anglophiles, dissidents ou terroristes pour qualifier les résistants.

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La répression contre la Résistance
par Jean-Pierre Besse

Au même titre que la répression contre les communistes en 1940-1941 et les persécutions contre les juifs, la répression contre la Résistance s'accomplit en étroite collaboration avec les autorités françaises. Des résistants, arrêtés par la gendarmerie ou la 21e brigade spéciale de Saint-Quentin, se retrouvent, après un séjour à Amiens ou à Saint-Quentin, à Royallieu, camp d'internement administré par les Allemands.
Dans les derniers mois de l'Occupation, cette répression est tournée vers les maquis. L'approche de la libération du département est marquée par des actions de représailles menées par les troupes d'Occupation contre la population civile.

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Les persécutions contre les juifs
par Jean-Pierre Besse

Comme pour la répression contre les communistes en 1940-1941 et celle contre les résistants, les autorités allemandes et les autorités vichystes collaborent étroitement pour la persécution des juifs. Les arrestations sont souvent partagées.
Le département de l'Oise a le triste privilège, dans la lutte contre les juifs, d'avoir eu sur son territoire, l'un des camps d'internement les plus célèbres, celui de Royallieu, qui fut souvent la première étape avant la déportation.

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Déportations non raciales
par Jean-Pierre Besse

Une enquête, réalisée en 1967 par le Comité d'histoire de la Seconde Guerre mondiale, donnait le chiffre de 637 déportés dans l'Oise, dont 324 (51%) non rentrés. Il y avait 45 femmes recensées et 47 enfants.
Un nouveau fichier, en voie de constitution, revoit à la hausse ces chiffres. Au delà des critères choisis, en particulier en ce qui concerne le domicile des déportés (des personnes étrangères au département ont été arrêtées dans l'Oise ; à l'inverse, des personnes de l'Oise ont été arrêtées en dehors de ce département), il semble bien que le nombre des déportés raciaux ait été sous estimé (72 contre 95).
Les chiffres, à l'heure actuelle, sont les suivants : 669 déportés dont 70 femmes.

Les amendes


Afin de contraindre les populations locales à se soumettre à leurs injonctions, les autorités d'Occupation infligent des amendes aux communes.


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Les otages
par Jean-Pierre Besse

Dès l'automne 1940, en représailles à des évènements qui se sont déroulés pendant les combats de juin 1940, les autorités d'Occupation prennent en otages des habitants de Cramoisy et du Meux. Cette pratique va se poursuivre jusqu'en août 1944. Les rafles de Salency ou de Boulincourt en sont le dernier exemple.
Toutefois, les raisons des prises d'otages et le sort qui leur est réservé ne sont pas les mêmes durant toute la période.


Les Villages-martyrs
par Jean-Pierre Besse

Il est parfois difficile de différencier ce qui relève d'une action contre la Résistance et les maquis, de ce qui relève d'une action de représaille contre une ville ou un village, en réponse à des actions de la Résistance. 

Il est évident qu'il y a toujours une volonté de rechercher des réfractaires, des clandestins, ou de punir la population pour l'aide, réelle ou supposée, qu'elle apporte à ces derniers.

A Boulincourt, Chateaurouge, il y a des résistants et des réfractaires. A Andeville, Anserville, Neuilly-en-Thelle, Salency ou Troissereux, l'ampleur de la répression n'a rien à voir avec l'éventuelle présence de résistants ou de réfractaires, même si certains témoignages permettent d'affirmer que parmi les victimes, on trouve des résistants.

A l'origine de ces massacres, il y a souvent une dénonciation.


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